Les terrils de l’EPINE, du RESOLU, de la REMISE à Montignies-sur-Sambre

A MONTIGNIES-SUR-SAMBRE, on compta jusque 19 puits en activité au cours des 19ème et 20ème siècles. On retiendra le nom des charbonnages de l’Epine, du Trieu-Kaisin, de Bonne Espérance, du Mambourg, du Poirier et ses trois puits St.Louis, St. Charles et St. André.

Autour des trois terrils du RESOLU et celui de l’EPINE, l‘habitat est dense, les rues sont étroites, reliées par de longues ruelles qu’emprunte le GR412 Sentier des Terrils de Bernissart à Blegny Mine.
(photos prises en 2011, 2012 et 2023).  

Une ligne de métro léger passe entre les terrils RESOLU 1 et 2. Cette ligne s’inscrit assez brutalement (tunnels, viaducs) dans le paysage des quartiers. Le métro de Charleroi fut inauguré par phase depuis 1976,  interrompue par la crise des pouvoirs publics en 1991 dont les répercussions entamèrent les budgets. Pour cette raison, la ligne 5 depuis le rond-point de Waterloo vers Châtelineau, bien que partiellement terminée et équipée il y a 35 ans ne fut jamais mise en service.  Ses stations furent l’un des lieux les plus recherchés par les explorateurs urbains, les gamins des quartiers n’étant pas en reste !-et la ligne M5 fut associée au nom de « métro fantôme de Charleroi ».
L’année 2023 voit enfin les budgets alloués; les travaux de mise en service de la Ligne 5 ont commencé.

A gauche et à droite des voies, les deux terrils du charbonnage du Résolu dépendaient des concessions minières du Grand Mambourg et Bonne Espérance. Ils sont entièrement couverts de végétation et non accessibles. Les déversements s’y sont déroulés entre 1850 et 1929.
Depuis longtemps, la  plupart des charbonnages carolos ont disparu du paysage.  Le charbonnage du Résolu se trouvait à l’emplacement de l’actuel stade Yernaux. 


En suivant le GR412 Sentier des terrils, on accède au TERRIL DE L’ EPINE en traversant un parking situé à la rue Grimard (près de la rue du Poirier) d’une part et par le sentier Baudoin d’autre part. Depuis la plaine, de nombreux sentiers partent à l’assaut du sommet. Il vous est loisible de suivre le balisage blanc et rouge qui parcours le site de part en part.

IMG_5162r

Commencés dès 1890, les déversements de « stériles » (les terres et les pierres mises au rebut lors du triage après extraction du charbon) furent arrêtés en 1958. Le terril de l’EPINE présentait à l’origine plusieurs cônes.
Au cours des années 80, le site fit l’objet d’une « valorisation » c’est à dire que des sociétés furent autorisées à exploiter le terril en vue de récupérer les charbons résiduels dans le cadre de la crise pétrolière. Le terril fut ensuite remodelé et verdurisé pour stabiliser les nouvelles pentes. Aux pieds du terril, un cheminement permet d’en faire le tour afin de le découvrir sous divers aspects. 

Actuellement, le terril présente un sommet tronqué (plateau) et des versant irréguliers. Prise de vue hivernale. 

Nous écrivions en 2011: le plateau sommital offre un panorama complet sur la vallée de la Sambre à Charleroi et Châtelet.  Mais la nature se plait sur ces terrils et se développe. Lors de notre dernière visite, au printemps 2015, nous voyons cette végétation du plateau sommital se développer de manière telle qu’elle ferme peu à peu le panorama. Toutefois, il est toujours possible d’y reconnaître les terrils majeurs de la région ainsi qu’une multitude de repères au cœur des quartiers : cheminées d’usines, clochers, écoles, bâtiments industriels…

IMG_5170

Contrairement à d’autres terrils voisins entièrement recouverts, l’EPINE offre encore de vastes zones ouvertes. Ce qui offre une multitude de paysages intérieurs. 

IMG_5164

Ses chemins vallonnés sont une invitation à la promenade.  Avec sa biodiversité remarquable, mares, pelouses sèches, roselière, friches, le terril de l’EPINE est classé Site de Grand Intéret biologique (SGIB).

Emprunter  les chemins et sentiers du sommet  offre toujours une même émotion devant un paysage inédit!

13-23-IMG_7861

En hiver comme en été…

25-11-IMG_7834

Sur le premier plateau, des excavations abandonnées après l’exploitation du terril devinrent des mares et zones humides quasi permanentes.  Les nombreuses roselières sont des vestiges de ces exploitations.

Autre vestige du temps des charbonnages: le transporteur et les silos (en ruine). Le pont en béton qui les prolonge permettait le transport des bennes de stériles depuis le charbonnage (du Mambourg) vers le terril. A cette époque, des ponts en béton traversaient les quartiers, reliant les sites d’extraction aux site de « mise à terril ».  

Au pied de l’Epine, le Sentier des Terrils GR412 de Bernissart à Blegny-Mine poursuit son cheminement à travers les quartiers de la Remise vers Gilly-Chantraîne.

Dans certains quartiers comme celui de la Remise subsiste une implantation d’habitat typique des quartiers ouvriers du 19ème siècle  : impasses, cours, ruelles, corons.
A proximité, au bord de la route de la Basse- Sambre (N90), d’autres terrils exploités ont laissé la place à des zones commerciales. 

Parole de riverain: « Bien sûr, il était interdit d’aller sur le terril. Mais on y allait quand même! Tout jeunes, on allait ramasser des restes de charbon.  Pour alimenter notre poêle.  Quand j’en avais trop, je le revendais pour me faire un peu d’argent »…


VESTIGE DU CHARBONNAGE SAINTE-ZOE MONTIGNIES-SUR-SAMBRE

Un cordon de terrils s’égrenait entre la rue du Gazomètre jusqu’à la rue Horace Piérard. Il s’agissait des terrils 1 et 2 du charbonnage SAINTE ZOE, démantelés dans les années 80.
Le terril de la REMISE (ou des COMBES) subsiste en partie entre la rue Horace Piérard et l’arrière d’un site à vocation commerciale le long de la route de la Basse-Sambre. Le charbonnage  n°11  de la REMISE des concessions du Grand Mambourg fut en activité entre  
1890 et 1932.  

Parole de riverain« Tout gosse, j’avais trouvé le moyen de grimper dans les wagons et on se laissait monter jusqu’au dessus du terril (Sainte- Zoé). Deux ou trois hommes travaillaient au sommet, là où on se faisait copieusement engueuler. Mon père, qui travaillait au Mambourg, avait rapports de nos expéditions et on en  » recevait » aussi en rentrant, mais voilà, c’était notre plaisir, on avait 8 ou 9 ans à l’époque…! »

commentaires
  1. jean-claude gavage dit :

    merci de me rappeler a ma jeunesse quand je jouet dans les terrie
    je suis un montagnard de naissance mais je suis en australie depuis1963

    • Merci beaucoup pour votre commentaire. On est ravis de vous montrer comment se portent les lieux de jeux de votre jeunesse. Les terrils sont toujours de fantastiques lieux de jeux et de découvertes. Bien le bonjour en Australie!

  2. Gérard FRERE dit :

    Souvenirs, souvenirs, que de glissades sur les tôles sur lesquelles les wagonnets déversaient les déchets de charbon. Au pied du terril de l’Epine,il y avait aussi une grande mare, vestige de l’extraction d’argile d’une ancienne briqueterie.( pachis Devillez), sur laquelle on « naviguait » sur des radeaux de fortune.Merveilleuse insouciance d’une enfance heureuse …

  3. Jean-Victor dit :

    A deux pas du centre ville de Charleroi, le terril de l’Epine est un trésor pour les carolos. Dommage que la ville n’aie pas encore compris la nécessité d’investir et de protéger les lieux comme celui-là.

    • Philippe dit :

      J’habite en face de ce terril (avenue du Centenaire) et c’est vrai qu’il est magnifique. En haut, on a une vue imprenable à 360° sur la région.

  4. Le terril de l’épine a été désaffecté en 1970, à la fermeture du n°1 des charbonnages du Mambourg. Les charbons extraits de ce siège, situé à la rue Dourlet, étaient traités au triage lavoir établi à la rue de la Broucheterre (actuellement Institut Jean-Jaurès). Il y étaient acheminés via une galerie. Les déchets retournaient vers le n°1 par cette même galerie. D’après ce que j’ai pu déduire, une autre galerie partait du n°1 vers Sainte Zoé à Montignies sur Sambre où les déchets en question étaient remontés en surface et prenaient ensuite la direction du terril de l’épine, dans des wagonnets sur un viaduc en béton qui traversait une partie de la Neuville. Une partie de ce que j’écris est à vérifier !

  5. Superbe terril, en effet. J’habite en face et je ne m’en lasse pas. Dommage que certains riverains ne le respectent pas …

  6. kaydok muhammed dit :

    Bonjour à vous j’étais de passage sur ce site, Je suis aussi Montagnard, étant architecte et confronté à résoudre un conflit de voisinage, je recherche des photos, croquis plans, etc, au lieu entre l’Avenue du Centenaire et la Rue Grimard (6061) ce petit coin, preuves datant de plus de 30 à 40 ans, où il yavait apparemment une ancienne ferme dit la « ferme Devillez » , pourriez vous me recontactez toutes aides étant bienvenues. Je dois prouver qu’il s’agit d’une cour commune et utilisée par le public et qui servait de passage pour relier la rue Griimard et l’Avenue du Centenaire, merci à vous. Muhammed Kaydok.

  7. Evlard Jean Marie dit :

    Dans les années 1955-1960 nous allions jouer sur un terrain que nous appelions le terril de la croix, endroit où on a érigé la clinique Notre Dame. Je cherche une photo de ce terril. SI quelqu’un pouvait m’aider. Merci d’avance

    • Guylain dit :

      Bonjour, j’ai aussi joué sur ce terril étant jeune, tu trouveras une photo sur le site ci-dessous : Charleroi passé et en vrac. Il faut laisser les photos se dérouler.
      thttps : //www.youtube.com/watch?v=eyRxAl1ujlg

      • Merci pour l’ajout. C’est un fantastique diapo avec pas mal de photos artistiques et rares!

      • chaput dit :

        il manque un terri, un au dessu de la rue Baudouin, un dans le bas de la rue Baudouin, il en manque aussi un près des cimetières de la rue longue bourse,

  8. Brigitte Visona dit :

    Bonjour , merveilleux souvenirs de jeunesse avec mon frère et mes soeurs , mes grands parents habitaient la rue fond Pitot à Montignies et ils avaient fait un potager au pied du terril , nous, morsque nous allions au stade Yernaux au lieu de faire le tour du terril nous grimpions et le traversions pour arriver au pied du stade , c’était déjà un terril rempli de végétation et de faune , en 1960/70.

  9. Brigitte Visona dit :

    Quel est le nom exact du terril dont je parle ? merci

  10. Van Calstee dit :

    Peut on s’y balader a cheval?

  11. Sabine Hauspie dit :

    Bonjour, Appel chaleureux
    Le 9 septembre 1948, un BéBé est né, nommé Rita.
    Elle grandit avec un chagrin et une perte de toute une vie, sans père: Huyghe Maurice, mineur de métier.

    Quand’il travaillait dans les mines, 1950-1960-1970…, il vivait à Montignies-sur-Sambre. Veuillez demander à vos parents, grands-parents, anciens mineurs, …
    Il aurait passé ses dernières années à Bredene-Sas la mer, avec sa sœur Regina et Benoit.
    Quiconque a des informations, des histoires, des lettres, des photos de Maurice pourrait, après 72 ans, donner à ma mère l’année la plus chaude de sa vie.

    Un souhait de Noël devient réalité pour le petit bébé Rita, maintenant 72 ans.

    Vous pouvez partager ces informations ici, ou par pb, ou directement par poste: Huyghe Rita, Fuselierstraat 4, 8600 Diksmuide
    Merci d’avance et je vous souhaite une joyeuse 2021

Répondre à Brigitte Visona Annuler la réponse.